Peu farouche, l' Emberiza striolata, plus communément appelé Tibipt se nourrit de miettes de pain et de graines.
On trouve notre sociable "bruant du Sahara" comme locataire permanent des dars et riads de Marrakech.
La journée, si l’on ne le croise pas sur la terrasse c’est qu’il est en train de ramasser les miettes du petit déjeuner dans le patio à moins qu’il ne soit en train de se servir chez l’épicier en piochant allègrement dans les sacs de graines de couscous. Il y a même des résidents permanents bien organisés au supermarché Marjane.
Chez nous au dar Essattatia, la douce chaleur degagée par les salles de bain lui va à ravir, il a le droit de faire son nid dans un lustre ou passer la nuit sur le rebord d’un volet sans qu’on ne lui demande de régler le moindre loyer. (dixit Khadija).
Le Tibipt est de couleur grise de la tête à la poitrine, alors que la partie inférieure de son corps tire sur le roux.
Son cri très particulier est une brève série de notes montantes et descendantes rappelant celui du pinson des arbres, mais en plus aigu. Les cris comprennent un 'tsvir' nasillard, un 'tchick' fin et aigu ou un « Ti-Ri ». Quel plaisir de les entendre et de les voir évoluer si près de l'homme en toute liberté. De toute façon, je n’ai jamais supporté un oiseau en cage.
Si certains disent dire qu’il s’agit d’un simple moineau domestique, c'est parce qu’ils ne savent pas encore que notre célèbre ami le Tibipt a inspiré Claude Nougaro pour son album Nougayork sorti en 1987.
« Le p’tit oiseau de Marrakech a tous les jours l’haleine fraîche.
Quand il s’éveille, réjoui, il fait pipi et il pépie. »
Ces messagers de Dieu étaient à Dar Essattatia avant nous et leurs descendants y seront sans doute dans les années à venir. Il y en a toujours eu en fait. Nous cohabitons dans le plus grand respect. Vous comprendrez que les chats ne sont pas les bienvenus dans notre Dar.
Avoir des Tibipts dans une maison serait même un signe de Baraka.