Le faux guide à Marrakech pose un problème récurrent qui peut aller de la simple anecdote de voyage au pire souvenir pour certains.
« Le faux guide de Marrakech» fait partie d’une espèce assez courante, menacée mais malheureusement loin d’être en voie de disparition.
Il opère de différentes manières, sa proie favorite : le touriste qui cherche son chemin.
Sexe : Mâle.
Age : Tous les âges sauf « chibani ayant du mal à se déplacer ». Attention car certains commencent à l’école primaire.
Il voit tout, entend tout, vous observe, parle plusieurs langues jusqu’à ce que vous lui répondiez, propose de vous guider alors que vous ne lui demandez rien.
Il se déplace le plus souvent à pieds ou à mobylette.
Son signe particulier : Collant, très collant.
Son unique but : Vous soutirer de l’argent en vous faisant croire qu’il vous rend service en vous indiquant le chemin. Vous pouvez terminer dans le magasin ou l'atelier tenu par le cousin à la recherche de nouveaux clients.
Le faux guide est souvent menteur, manipulateur vous faisant même culpabiliser.
Son point faible : Il a peur des képis et de la brigade touristique(*).
Souvent, il vous aborde oralement en vous indiquant une direction, vous fait croire que vous vous êtes trompé et vous propose des sites comme : La Place jemaa el fna, le souk des tanneurs, ou le marché berbère. On entend aussi parfois : Chichon, mais ça c’est une autre histoire.
Tout comme le frelon asiatique, il représente un fléau pour la ruche des guides officiels, mais aussi et plus sérieusement, pour le tourisme en général et l’image de la ville en particulier.
A noter, le vrai guide (l'officiel) porte au moins un badge de l'ONMT (Office National Marocain de Tourisme) autour du cou avec sa photo d'identité. Il ne racole pas dans la rue.
A Marrakech si vous êtes perdu et que quelqu’un vous vient spontanément en aide, il y a de fortes chances qu'il vous demande de l’argent. C’est comme ça. Il vaut mieux le savoir.
Qui n’en n’a jamais croisé ? Qui ne s’est-il jamais fait avoir ?
Rassurez-vous il nous est déjà arrivé il y a plusieurs années, au tout début, de terminer la journée, encore plus perdus, dans la médina entre les mains d’un marchand de tapis, le jeune guide s’étant volatilisé. Le marchand de tapis était vexé que nous ne lui achetions rien, même après nous avoir servis trois thés à la menthe. Visiblement l'entrée n'était pas libre, et surtout, la sortie difficile.
Il faut toutefois distinguer le "faux guide" généralement très mal habillé du rabatteur parfois avec un uniforme ou possédant un badge qui lui peut travailler pour un restaurant situé dans une rue adjacente. On a parfois d'agréables surprises en découvrant un lieu que l'on n'aurait pas osé visiter sans ses recommandations. Le samedi par exemple certains jeunes pour payer leurs études travaillent pour une société, ils vous donnent une publicité pour un hammam ou une compagnie de téléphone. Ceux-ci sont statiques, ils ne vous suivent pas en vous harcelant.
(*)La Brigade touristique de Marrakech procède régulièrement à des arrestations.
Ces personnes encourent des peines allant de 3 mois à 2 ans de prison.
J'avoue que lors de mon dernier séjour à Marrakech, je n'en n'ai pas rencontré beaucoup.
VOICI COMMENT NOUS NOUS ORGANISONS :
Pour les personnes qui résident dans nos maisons d’hôtes, le personnel officiel est celui que vous rencontrerez le premier jour. Vous les avez au moins vus en photo dans les documents que nous vous transmettons. Si vous croisez dans la rue un inconnu vous disant qu’il est le mari de la cuisinière, ou bien Mostapha lui-même ce n’est pas possible. Dès votre arrivée, le point GPS de la maison vous sera communiqué.
Si vous souhaitez faire une excursion, Mostapha vous mettra en relation directe avec une compagnie qui emploie des chauffeurs déclarés ou des guides officiels. C’est eux qu’il faut suivre et à qui il faut faire confiance. Il viendront à la maison vous chercher et vous ramèneront. Mostapha n’a pas le droit de servir de guide, seulement vous amener de l’aéroport à la maison en accompagnant un chauffeur. Il peut vous indiquer les points de repère dans le quartier. Jamais il ne vous amènera avec lui à la place jemaa el fna ou dans un musée.
Alors maintenant, je vais vous expliquer comment s’orienter tout seul dans la médina de Marrakech ou utiliser ce service au mieux ?
La Médina de Marrakech peut être un labyrinthe pour quelqu’un qui y vient la première fois.
J'avoue qu'avec google, j'arrive beaucoup mieux à me diriger maintenant. c'est beaucoup plus fiable.
Attention toutefois à ne pas se faire arracher son précieux smartphone des mains et surtout à regarder ou l'on met les pieds.
Pour rentrer au bercail, c’est très simple :
Du fait que nous vous avons communiqué le point GPS de la maison depuis la terrasse, au moins pour le retour de vos balades, vous n’aurez pas de difficulté à rejoindre la maison à l’heure du tajine. Un petit tour du quartier accompagné de notre même Mostapha vous permettra de prendre les points de repère essentiels, un plan de la ville vous est également remis le premier jour ainsi que le numéro de téléphone personnel de Mostapha. Il vous indiquera comment vous rendre à la place par exemple en suivant un parcours précis et simple.
Nos maison sont situées au Nord de la médina. Si vous reprenez votre boussole, c'est tout simple. N'oubliez pas : C'est le NORD !!!!
Là où cela se complique un peu plus, c’est dans l’autre sens et dans la vielle ville.
En suivant les remparts, on fait le tour de la médina de porte en porte.
Aller à la place Jemaa el Fna, c’est facile, tout le monde y va. Et puis la place se trouve à côté de la Koutoubia (point de repère équivalent de la tour Eiffel à Paris, c’est la plus haute). Maintenant si l’on veut aller de la place au musée de Marrakech en passant par l’ensemble artisanal, c’est le niveau au-dessus…..
Alors, comment se repérer dans Marrakech ?
Dans la vieille ville de Marrakech, vous avez plusieurs options :
1-Savoir où vous allez,
2-Demander votre chemin,
3-Suivre quelqu’un et payer votre guide improvisé (forcément un peu lourd au moment de demander son dû).
4-Utiliser les services d'un pro.
On va revenir au basique. Les bases incluent : Un plan de Marrakech, une boussole et pour les frimeurs et frimeuses ce qu’on appelle le « sens de l’orientation ». Si vous utilisez votre smartphone, attention à ne pas vous le faire arracher des mains, cela aussi peut arriver, je viens de vous le dire.
Nous sommes dans une ville médiévale entourée de remparts.
Alors, vous identifiez un point de départ et un point d’arrivée sur votre carte, vous suivez l’axe pris par votre trajet en fonction des ruelles que vous avez devant vous.
Vous réadaptez votre trajectoire en fonction de ce qu’il est possible ou non de faire. Vous perdez le fil de votre trajectoire ? Pas de problème : Atteignez un bâtiment remarquable indiqué sur votre carte et recommencez.
Marrakech est un vrai jeu d’enfant. Ne boudez pas le plaisir de vous perdre et de retrouver votre chemin. Même les souks sont extrêmement organisés.
Dans tous les cas, pas de panique. Marrakech est une ville sûre. Des lieux facilement reconnaissables vous aideront à vous retrouver :
La place Jemaa el Fna marque facilement le centre de la Médina. Des flèches sur les axes principaux vous indiquent dans quelle direction elle se trouve.
La Mosquée Koutoubia marque l’ouest de la Médina et de la place Jemaa el Fna.
Vous êtes donc perdu. Pas grave. Première chose : N’ayez pas l’air perdu. Avancez tranquillement, après tout vous êtes surement au Maroc en vacances. Pourquoi se stresser ? Je dis ça mais vous ne risquez rien à avoir l’air perdu. C’est juste une ruse de renard pour éviter l’option 3.
L’erreur consiste à demander son chemin à n’importe qui. Choisissez une personne qui ne pourra pas vous emmener au lieu recherché.
Le plus simple est de demander à un commerçant dans sa boutique, à la pharmacie, au gérant du riad, du café, à un agent de police… Vous voyez l’idée.
Sinon vous pouvez aussi demander à une femme. Aucune femme ne vous accompagnera nulle part et encore moins pour vous demander de l’argent. Rappelez-vous, le faux guide est plutôt de genre masculin.
Dans la mesure du possible, demandez votre chemin un peu discrètement sinon quelqu’un vous y amènera… mais pour de l’argent.
Tous les Marocains ne parlent pas français, aussi la politesse consiste à dire « salam aleykoum » avant de demander l’aide à quelqu’un…en français ou en arabe si vous parlez arabe.
A noter : A partir d’une certaine heure ( au-delà de 22h ), les commerces de la Médina ferment et l’option consistant à demander son chemin à un commerçant n’est plus possible. Reste alors le petit taxi ou l’option 3, très risquée.
Aïe Aïe Aîe !
Si quelqu’un vous demande où vous allez, il y a de grandes chances qu’aussitôt donné le lieu, vous soyez entraînes dans les ruelles de Marrakech. C’est idiot, mais quand quelqu’un avec qui vous avez entamé la conversation avance, et bien vous le suivez. Et vu qu’il avance vite, vous ne pouvez pas continuer l’échange, vous avancez derrière un peu bêtement aussi vite que lui en ayant peur de le perdre. Une fois qu'il vous tient, il évitera de marcher à vos côtés pour ne pas se faire repérer.
Si vous ne cherchez pas de guide, ne répondez pas à la question initiale. Ou répondez que merci vous savez où vous allez. Ferme et poli.
Si vous cherchez de l'aide, car vous avez réellement besoin d’un coup de main ponctuel, c’est très différent.
Aussi gentil, affable et sympathique au moment de la rencontre, le guide vous demandera de l’argent. La plupart sont gourmands.
On vous demandera 50 ou même 100 DH (5 ou 10 euros) parfois plus. C’est exorbitant surtout qu'un taxi revient beaucoup moins cher. Entre 5 et 20 DH c’est plus que correct si vous avez vraiment besoin d’aide ou que vous n’avez pas d’autre solution pour vous en débarrasser et que vous souhaitez en finir. La négociation est plus ou moins agréable, aussi coupez court et soyez ferme.
Même si je ne recommande pas cette solution, dans tous les cas, il vaut mieux se mettre d’accord sur un prix au début.
Conseil : Assurez-vous d’avoir la somme que vous souhaitez donner avant d’arriver à destination. Laisser au « guide » vous faire le change sur une grosse coupure me parait un peu risqué (je n’ai pas essayé). Une astuce qui peut servir dans d’autres situations, évitez de sortir votre porte monnaie débordant de billets. Je préfère avoir toujours quelques pièces et billets directement dans ma poche et dire désolé, je n’ai que ça.
Et surtout ne lui demandez pas de vous indiquer un distributeur de billets.
Si le bon samaritain vous dit qu’il ne vous guidera pas pour de l’argent – ce qui est peut-être vrai – il se peut qu'il vous mène vers quelqu’un qui vous demandera de l’argent : Aux tanneries ou dans un magasin.
A pieds, finalement l’option carte + boussole ça marche aussi. Testée et approuvée.
Notre chauffeur attitré, lors de nos brefs séjour à Marrakech s'appelle Rachid. Il nous connait depuis des années, tous nos clients sont ravis de ses services. Nous vous le recommandons, il est honnête. Attention à ce que la taille du taxi soit adaptée au nombre de personnes à transporter.
Le taxi est une solution très peu coûteuse qui rend bien des services. Je l’utilise très souvent mais là aussi, lorsque l'on ne se connaît pas, la négociation du prix doit se faire au début de la course ou avoir un œil sur le compteur. Sachez que chaque véhicule porte un numéro entouré de blanc sur sa portière.
Soyez les bienvenus à Marrakech.