Au Riad Dar Essattatia

Dar Essattatia 20 ans déjà

Article mis à jour
13/3/2024 21:22
Au Riad Dar Essattatia
Au Riad Dar Essattatia

Dar Essattatia 20 ans déjà

En 2003, il fallait être culotés pour se lancer dans un tel projet. Nous y croyions, tout simplement. Et bien aujourd'hui, cela fait 20 ans. Aucun regret !

Voilà 20 ans que nous avons acheté cette maison, ce dar pour être plus précis. L’occasion de se replonger dans les souvenirs photographiques et de ressortir quelques pépites.

Séquence Nostalgie.

Dar Essattatia en 2003, le jour de notre première visite avant l'achat de la maison.

Parfois, dans la vie normale, il faut des mois, des années, pour prendre certaines décisions et les concrétiser.

Et bien là, tout s’est fait en moins d’une semaine. La visite, le contact avec Abdelaziz, l’ancien propriétaire, notre premier dîner sur place avec sa famille (avant de dire OUI), les nombreuses démarches administratives (facilitées grâce à quelques petits billets), la signature chez le notaire. Et hop, on reprend l’avion dans l’autre sens, les clefs en poche.

Le jour ou l'on a dit OUI.

Notre premier repas à dar Essattatia en compagnie de l’ancien propriétaire et son fils ainé fut mémorable tant nous n’étions pas encore habitués à cette culture traditionnelle. Un choc culturel pour nous. Aucune femme ni enfant autour de la table. La maitresse de maison nous saluant en arrivant sans nous serrer la main a passé la soirée, silencieuse, entre cuisine et service à table, la fille ainée étant restée dans sa chambre. Sans doute, pour ces femmes, une journée de travail intense en cuisine avait précédé ce repas si important. Visiblement, ici cela se passe comme ça, me suis-je dit.

Au salon, une carafe d’eau sur un guéridon à portée de main du patriarche, le fils devait se lever pour servir son père à chaque fois qu’il le lui demandait. Après ceci, l’autorité du chef de famille n’était plus à démontrer. On nous servit un repas digne d’une fête de mariage. Tajines, couscous, pâtisseries marocaines, le grand jeu... Ce fut un honneur pour ces personnes si précautionneuses que de recevoir des Français.

A cette époque, les Français bénéficiaient d’un grand respect pour les Marocains. Jacques Chirac était souvent cité. Il faut dire que notre Président de l’époque était très proche de la famille Royale et plus particulièrement de sa majesté dont le portrait trônait dans notre future maison.

3 mois plus tard....

Nous voici revenus 3 mois plus tard pour commencer à aménager la maison, la voiture chargée à bloc (à la marocaine), les traits tirés par 27 heures de route et de bateau non-stop.  Il n’y avait pas encore l’autoroute jusqu’à Marrakech.

Que de souvenirs en cette année 2003.

20 ans après… aucun regret.

Pourtant, si vous saviez tout ce que l’on a entendu, dans notre entourage !

Les plus peureux : « Vous êtes fous d’acheter là-bas », « Vous verrez, un jour ou l’autre, ils vous mettront dehors »

Les plus modérés, mais tout aussi peureux : « Vous n’avez pas peur d’acheter là-bas ? ».

Les spécialistes de la finance et de l’investissement :« Au prix ou vous voulez la louez, vous n’aurez jamais de clients »ou « un jour ou l’autre ils vous imposeront à l’I.S.F. comme en France »

Les spécialistes des congés : « Acheter une maison, si c’est pour n’y aller que deux fois par an….. »

Un peu plus tard, les blasés : « Mais, vous n’en n’avez pas marre d’aller à Marrakech ? » ou encore « Votre maison est belle, mais je ne vois pas la piscine »

Pour nous, il ne s'agissait pas d'un coup de tête, mais d'une décision quand même murement réfléchie. Nous nous informions beaucoup sur le Maroc, au niveau géopolitique, financier, touristique, culturel.... Et puis, déjà en 2003, Marrakech représentait une destination touristique attrayante fonctionnant toute l'année ou la langue Française est très pratiquée.

Thierry ayant vécu à Casablanca étant enfant, le lien avec le Maroc existait déjà.

20 ans. Comme le temps passe vite !

Je ne dis pas que tout a été toujours simple, mais grâce à la complémentarité d’une telle équipe, chaque difficulté a pu être surmontée. N’est-ce pas ainsi que l’on grandit ? Notre but n’était pas de venir passer quelques vacances de temps en temps, ni de faire une opération immobilière à court terme, mais bien de construire une activité touristique de maison d’hôtes permettant non seulement à des familles d’avoir un salaire à l’année, mais aussi de faire travailler des artisans locaux et de contribuer au développement d’un pays que nous adorons.

La terrasse au tout début en 2003. A l'époque, on ne parlait pas de spa.
La salle d'eau du premier étage, en 2003, c'était une cuisine.
Les premiers vacanciers donnent vite le ton.

Nos premiers vacanciers, indiqués par une amie, souhaitaient initialement visiter la maison dont les premiers travaux se terminaient. Surprise, ils sont arrivés directement à la maison avec leurs bagages, fuyant un autre riad à leur goût "insalubre". A ce moment nous n’avions que des équipements de base, ni la clim, ni le spa, ni le wifi, la terrasse n’était pas encore aménagée, mais le peu que nous avions était neuf. Les sanitaires n'étaient installés que depuis la veille. Mostapha et Khadija ayant travaillé toute la nuit pour rendre la maison « visitable » et propre ne sachant pas ce qui les attendait. Cette famille avec enfants a posé ses valises à dar Essattatia pour y séjourner 2 semaines.

C’était parti ! Très vite, les commentaires positifs des clients nous arrivaient comme une pluie d’étoiles.

Airbnb vient encore de nous attribuer le titre de super host pour la énième fois.

L’accueil, l’aide apportée à nos clients ainsi que la qualité de la cuisine ont toujours été nos points forts. Hors période COVID, nous ne nous sommes jamais arrêtés, si ce n’est pour réaliser des travaux d’embellissement, une fois par an, dès que l’on pouvait mettre un peu d’argent de côté.

Et nos propres vacances dans tout cela ?

Pour nous, surtout les premières années,  pas un séjour sans projet de travaux, d’embellissement. De grands moments passés à chiner dans les souks à la recherche, de meubles, tables, d’idées de déco. Que de palabres pour le choix des matières, des couleurs de tissus ou des meubles faits sur mesure ou à customiser. On y arrive toujours, car au Maroc, tout est possible et les artisans ont un savoir faire incomparable!

Petit nettoyage de printemps, plutôt acrobatique.

Les coussins du canapé prêts juste à temps pour une séance photo et mise en ligne. Le soir même, nous reprenions l'avion pour la France.

Le meuble d'angle du patio chez le menuisier

Nous avons passé plus d’un séjour dans la poussière, donnant ainsi directement nos instructions aux artisans. Par la suite, le développement d’internet nous a facilité la tâche pour le suivi des chantiers. Mostapha étant toujours là pour superviser.

Les tables du salon sont en fait d'anciens volets chinés au souk Khemis.

Combien de vacanciers avons-nous rendu heureux d’avoir passé un séjour aussi dépaysant, profitant de l’exclusivité d’une maison avec du personnel aux petits soins ! Tout cela n’aurait jamais été possible sans ce petit brin d’audace que nous avons eu et surtout sans l’aide d’une équipe fidèle. Mostapha en premier qui est à nos côtés depuis le début. Khadija, maintenant retraitée puis Zakia qui la remplace aujourd’hui en cuisine.

Un grand merci à tous ceux qui nous ont fait confiance, un grand merci à notre bonne étoile qui nous a guidés, à tous ceux qui ont œuvré par leur travail, leur disponibilité, qu’ils soient membres du personnel, artisans ou réparateurs appelés en urgence……

Prêts à rempiler pour 20 ans de plus. Yalla !