Musique - Arts - Culture

ACHOURA

Article mis à jour
13/7/2024 8:33
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ACHOURA

C'est la fête !

Le jour d'Achoura est une journée d'une importance cruciale pour les musulmans du monde entier. Il est le 10ᵉ jour du mois de Muharram. Cette année, il aura lieu le mardi 16 juillet 2024 du calendrier grégorien.

Pour s'y retrouver : Voir le lien suivant : https://icalendrier.fr/religion/fetes-musulmanes/

Les définitions variant dans le monde musulman, il est difficile de donner une explication exacte en quelques lignes. Toutefois, les valeurs que l'on peut retenir sont solidarité, humanisme, tolérance, entraide.

Aujourd'hui dans certains pays officiellement musulman, l'Achoura a pris des sens différents, comme au  Maroc où elle dure deux jours elle est plutôt célébrée comme la fête de la Jeunesse et de la Famille.

Le 9ème jour, c'est la fête des jeunes et des enfants.

Le jour d'achoura (le 10ème jour) on se rend au cimetière pour honorer ses morts.

Achoura est aussi une occasion pour manger des choses spéciales comme par exemple le couscous à la viande séchée (guedid), des petits gâteaux au sésame (krichlate) et des fruits secs.

Merci Zakia pour ces krichlate !

Pour les enfants, il n’y a que la fête, un mélange de Saint Nicolas et de Carnaval. Ils reçoivent des jouets, des pétards, de petits instruments de musique, ils déambulent dans les rues en demandant quelques dirhams aux passants. Cette fête est célébrée dans tout le Maroc, mais d'une manière différente suivant les villes. Autrefois , ils pouvaient passer la soirée du 9ème jour autour d'un feu de joie (chaala) allumé au moment du coucher du soleil et jouer jusqu'à très tard dans la nuit.

Pour les gamins du quartier, c'est la fête. ® Photo Thierry GOUIRRIEC

Des tamtams (taarija) en terre cuite proposés à la vente aux alentours de 10dh font autant le bonheur des filles que celui des garçons, il existe également de tous petits modèles pour les plus jeunes. Attention toutefois à ne pas offrir un tamtam coloré comme celui de cette photo à un garçon.

N.B. Les bouchons pour se protéger du bruit ne sont pas proposés avec cet article. Il vaut mieux se les procurer si l'on veut se coucher de bonne heure et bien dormir.

Des tamtams (taarija) ©Photo Thierry GOUIRRIEC

Bab Taghzout est un quartier très populaire, l'esprit de cette fête est très représenté.

Bab Taghzout. ©Photo Thierry GOUIRRIEC
Moustapha, vendeur pour un jour © Photo Thierry GOUIRRIEC

La première année ou nous venions à dar Essattatia, nous avons pu vivre quelques moments intenses lors d'un séjour de vacances avec des amis. Cette année là, l’Achoura tombait en Février. Nous avons été intrigués par ces petits tambours (taarija) qui se vendaient à chaque coin de rue et avec lesquels les enfants prenaient beaucoup de plaisir à utiliser sans modération dans les derbs de la médina de Marrakech.

Le soir venu, alors que nous sommes attablés, intrigués par les chants et divers rythmes musicaux venus du derb (rue) ou nous habitons, en ouvrant la porte nous découvrons toutes les voisines et leurs enfants chantant et dansant ensemble.

Khadija et Mostapha en profitent pour nous expliquer que d’un quartier à l’autre, hommes ou femmes se regroupaient (jamais ensemble) pour célébrer en chantant et au rythme de percussions cette fameuse fête d’Achoura. Les chants résonnent dans la Médina, les groupes se répondent pendant une bonne partie de la soirée.

Etant quatre spectateurs de sexe masculin sur le pas de notre porte, nous choisissons d’observer la situation sans y participer activement. A la fin de chaque chant nous lançons quelques applaudissements pour féliciter nos voisines. Au bout d’un moment, tout en suivant le rythme de la musique, les femmes se dirigent toutes  vers nous, nous encerclant sur le pas de notre porte. Nous interprétons ce geste comme un signe de bienvenue aux nouveaux propriétaires de dar Essattatia.

Ambiance dans notre rue. ©Photo Thierry GOUIRRIEC

Un moment inoubliable pour nous Européens qui découvrons pour la première année ce magnifique pays qu’est le Maroc. Un bon moyen d’intégration. Ce qui nous a réuni au-delà des frontières d’une langue étrangère, c’est en premier lieu la musique, ce formidable outil de communication.

Achoura 2014, nous y étions également. Une ambiance particulière dans le quartier très animé de Bab Taghzout ou l'on circulait ce soir là au coude à coude. Nous n'avons pas beaucoup dormi mais avons assisté à un feu de joie sur l'esplanade de Sidi bel Abbès.

Après avoir rencontré des vendeurs de taarija, gouté les fameux krichlate, avons été gentiment rackettés par une bande de gamins piaillant telle une horde de moineaux car ils ne voulaient pas se faire photographier tambours à la main pour moins d'un dirham chacun.

Encore de bon souvenirs plein la tête.

Esplanade de Sidi bel Abbès -  Feu de joie -©Photo Thierry GOUIRRIEC

Achoura... Feu de joie et Musique "Extraits" Réalisation: Nour Eddine Tilsaghani.